L'introduction en bourse de Snowflake en 2020, avec une valorisation qui a rapidement explosé pour atteindre près de 70 milliards de dollars, a marqué les esprits et suscité l'intérêt pour les IPO. Cependant, l'introduction en bourse de WeWork, avortée en raison de doutes sur son modèle économique et sa gouvernance, a rappelé brutalement que toutes les introductions en bourse ne sont pas synonymes de succès garanti. Mais est-ce toujours le cas ? Quels sont les pièges à éviter pour les investisseurs individuels, souvent appelés "petits porteurs" ? L'engouement pour les introductions en bourse peut être fort, alimenté par la promesse de gains rapides, mais il est crucial de comprendre les spécificités de ce type d'investissement et les dangers potentiels pour l'épargne des investisseurs novices. Comprendre les risques inhérents aux IPO est primordial avant de se lancer, surtout pour les petits porteurs.

Une introduction en bourse (IPO), ou Initial Public Offering, est le processus par lequel une entreprise privée propose ses actions au public pour la première fois, devenant ainsi une société cotée en bourse. Elle permet à l'entreprise de lever des capitaux en vendant une partie de son capital à des investisseurs, allant des institutions financières aux particuliers. Ces fonds peuvent être utilisés pour financer la croissance, rembourser des dettes, réaliser des acquisitions stratégiques, ou investir dans la recherche et développement. L'IPO marque une étape importante dans la vie d'une entreprise, la faisant passer du statut de société privée à celui de société cotée en bourse. C'est une étape stratégique qui modifie profondément la structure et la gouvernance de l'entreprise, l'obligeant à une plus grande transparence et à des obligations réglementaires accrues.

L'attrait de l'introduction en bourse pour les investisseurs individuels

L'attrait pour les introductions en bourse réside souvent dans la promesse de rendements potentiellement élevés à court terme, bien que cette promesse soit loin d'être une garantie. Les investisseurs individuels, ou petits porteurs, sont souvent motivés par l'espoir de gains rapides, la visibilité médiatique de l'entreprise (souvent amplifiée par les réseaux sociaux), et le sentiment de faire partie d'une aventure potentiellement lucrative, comme investir dans la prochaine grande innovation technologique. La "peur de rater une opportunité" (FOMO - Fear Of Missing Out) joue également un rôle important, incitant les investisseurs à se précipiter sur les actions IPO sans toujours prendre le temps d'analyser les risques et les fondamentaux de l'entreprise. Cet engouement peut alimenter une bulle spéculative, détachant le prix de l'action de sa valeur réelle, et conduire à des pertes importantes pour ceux qui achètent au sommet.

Si les introductions en bourse peuvent offrir des opportunités lucratives, notamment si l'entreprise connaît une croissance rapide et durable après son introduction en bourse, elles comportent des risques spécifiques, amplifiés pour les petits porteurs, qui doivent être compris et gérés avec prudence. Comprendre les dynamiques du marché primaire (où les actions sont vendues pour la première fois) est une base importante pour l'investisseur particulier, tout comme la distinction entre une introduction en bourse réussie et une introduction en bourse qui tourne mal.

Les risques spécifiques aux IPOs pour les petits porteurs et l'épargne

Participer à une introduction en bourse peut sembler une opportunité alléchante pour faire fructifier son épargne, mais les petits porteurs sont confrontés à des risques spécifiques qui peuvent affecter significativement leurs investissements. Ces risques découlent souvent d'une asymétrie d'information (où les initiés ont plus d'informations que les investisseurs externes), d'une allocation limitée des actions (favorisant les investisseurs institutionnels), et d'une volatilité accrue du cours de l'action (due à la spéculation et à d'autres facteurs). Il est donc essentiel de les identifier, de les comprendre et d'adopter une stratégie d'investissement adaptée pour protéger son épargne et éviter les pièges potentiels.

La surcharge d'informations et la difficulté d'analyse du dossier d'introduction

L'un des premiers défis pour les petits porteurs réside dans la complexité de l'information disponible et la difficulté d'analyser correctement les perspectives de l'entreprise avant l'introduction en bourse. Le prospectus d'introduction en bourse, un document volumineux et technique qui peut dépasser les 300 pages, est souvent difficile à appréhender pour un investisseur non professionnel. De plus, ce document est préparé par l'entreprise et ses banques d'investissement (appelées "underwriters"), ce qui peut introduire un biais en faveur de l'entreprise, présentant une vision optimiste de ses perspectives et minimisant les risques potentiels.

Le prospectus, bien que contenant des informations importantes sur l'entreprise, son historique, ses activités, sa situation financière et ses perspectives d'avenir, est souvent perçu comme optimiste et peut omettre ou minimiser certains risques. Il faut donc être vigilant et ne pas se contenter des informations présentées par l'entreprise, mais chercher des sources d'information indépendantes et effectuer sa propre analyse critique. Par ailleurs, il est souvent difficile d'évaluer objectivement la valeur d'une entreprise nouvellement cotée en raison du manque d'historique financier (comparable à celui des sociétés cotées depuis longtemps) et de la nouveauté de son modèle économique, surtout dans le secteur technologique. Les investisseurs doivent donc faire preuve d'esprit critique, ne pas se laisser influencer par les prévisions souvent optimistes, et évaluer de manière réaliste les perspectives de croissance de l'entreprise.

Enfin, les petits porteurs n'ont généralement pas accès aux informations privilégiées dont disposent les investisseurs institutionnels et les analystes financiers, qui ont souvent l'opportunité de rencontrer les dirigeants de l'entreprise avant l'IPO et de poser des questions approfondies sur ses perspectives et ses défis. Cette asymétrie d'information peut désavantager les petits porteurs et rendre plus difficile la prise de décisions d'investissement éclairées, les laissant souvent à la merci des informations publiques, qui peuvent déjà être intégrées dans le prix de l'action.

La volatilité post-IPO et les risques de perte de capital

La période qui suit une introduction en bourse est souvent marquée par une forte volatilité du cours de l'action, ce qui peut entraîner des pertes importantes pour les investisseurs, en particulier les petits porteurs. Cette volatilité peut être due à plusieurs facteurs, notamment la spéculation (achat et vente rapides dans l'espoir de gains à court terme), l'effet de mode (investissement basé sur l'engouement plutôt que sur les fondamentaux), et l'expiration de la période de lock-up (période pendant laquelle les actionnaires initiaux ne peuvent pas vendre leurs actions). Il est donc crucial d'être préparé à des fluctuations importantes du cours de l'action et d'avoir une stratégie de gestion des risques en place.

L'excitation entourant une IPO peut conduire à une bulle spéculative, détachant le prix de l'action de sa valeur fondamentale et rendant l'investissement risqué. Les investisseurs peuvent être tentés d'acheter l'action uniquement parce qu'elle est à la mode ou parce qu'ils craignent de rater une opportunité (FOMO), sans prendre en compte les perspectives de croissance de l'entreprise, sa rentabilité, ou sa position concurrentielle. Cette spéculation peut entraîner une forte volatilité du cours de l'action et des pertes importantes pour les investisseurs qui achètent l'action au plus haut, puis la voient chuter lorsque la bulle éclate.

La période de lock-up, qui dure généralement de 90 à 180 jours (voire plus dans certains cas), empêche les actionnaires initiaux (dirigeants, employés, investisseurs en capital-risque) de vendre leurs actions. À l'expiration de cette période, ces actionnaires peuvent être tentés de vendre leurs actions pour encaisser leurs gains, ce qui peut entraîner une forte baisse du cours de l'action en raison de l'augmentation de l'offre. Par exemple, après l'expiration de la période de lock-up de Facebook en 2012, le cours de l'action a chuté de près de 50 %, causant des pertes importantes pour les investisseurs qui avaient acheté l'action à un prix élevé. Cette situation est un signal d'alarme pour les investisseurs, qui doivent être conscients de ce risque potentiel.

Il existe des cas, bien que difficilement prouvables, où le cours de l'action est manipulé, notamment pendant les premiers jours de cotation, par des acteurs cherchant à profiter de l'engouement pour l'IPO. Ces manipulations, si elles sont avérées, peuvent fausser le prix de l'action et induire les investisseurs en erreur, les incitant à acheter à un prix artificiellement élevé. Il est donc important d'être conscient de ce risque et de ne pas se laisser influencer par les mouvements de cours à court terme, mais de se concentrer sur les fondamentaux de l'entreprise et ses perspectives à long terme.

L'allocation limitée des actions et le "FOMO" (fear of missing out)

L'allocation des actions lors d'une introduction en bourse est rarement équitable pour les petits porteurs. Les investisseurs institutionnels, tels que les fonds de pension, les fonds communs de placement, et les hedge funds, bénéficient souvent d'une priorité dans l'allocation des actions, laissant peu de parts disponibles pour les petits porteurs. Ce désavantage peut amplifier le sentiment de "peur de manquer une opportunité" (FOMO - Fear Of Missing Out) et inciter les investisseurs à prendre des décisions hâtives, basées sur l'émotion plutôt que sur la raison.

Les investisseurs institutionnels, disposent de ressources financières et d'une expertise qui leur permettent d'analyser en profondeur les perspectives de l'entreprise et de négocier des allocations importantes d'actions IPO. Les petits porteurs, quant à eux, doivent souvent se contenter d'une allocation limitée, voire inexistante, en raison de la forte demande des investisseurs institutionnels, rendant l'accès aux actions IPO plus difficile et potentiellement frustrant. Cette situation peut créer un sentiment d'injustice et pousser les investisseurs à prendre des risques excessifs pour obtenir une part du gâteau.

L'allocation pro-rata, qui favorise les investisseurs qui demandent de plus grandes quantités d'actions, désavantage encore davantage les petits porteurs. Ces derniers peuvent se retrouver avec une allocation très limitée, souvent insuffisante pour diversifier leur portefeuille et réduire leur risque. Par conséquent, il est tentant de surpayer une action IPO par peur de rater une opportunité, ce qui peut conduire à des pertes importantes si le cours de l'action chute après l'introduction en bourse. Investir une petite somme au départ et augmenter progressivement sa position peut être une stratégie plus prudente.

Le "FOMO" peut pousser les investisseurs à ignorer les signaux d'alerte et à investir dans des entreprises dont les fondamentaux sont fragiles, simplement parce qu'ils ne veulent pas être laissés pour compte. En 2017, l'entreprise Snap Inc., maison mère de Snapchat, a fait son entrée en bourse à un prix de 17 dollars par action, valorisant l'entreprise à plus de 24 milliards de dollars. Cependant, le cours de l'action a rapidement chuté, atteignant un plus bas de 4,82 dollars en décembre 2018. Ceux qui ont surpayé l'action ont subi des pertes importantes, illustrant les dangers du FOMO et de l'investissement irréfléchi.

Les IPOs de "special purpose acquisition companies" (SPACs) : un risque accru pour l'épargne

Les SPACs, ou "Special Purpose Acquisition Companies", sont des sociétés écrans créées dans le seul but d'acquérir une autre entreprise. Ces véhicules d'investissement ont connu une popularité croissante ces dernières années, attirant de nombreux investisseurs particuliers, mais ils comportent des risques spécifiques que les petits porteurs doivent absolument comprendre avant d'y investir leur épargne.

Une SPAC lève des fonds auprès d'investisseurs lors d'une introduction en bourse, puis utilise ces fonds pour acquérir une entreprise cible (généralement une entreprise privée non cotée), dans un délai généralement de deux ans. Si la SPAC ne parvient pas à trouver une cible dans ce délai, elle doit rembourser les investisseurs, mais des frais peuvent être déduits. Cependant, les valorisations des entreprises acquises par les SPACs sont souvent élevées, ce qui peut entraîner des pertes pour les investisseurs, surtout si l'entreprise acquise ne performe pas comme prévu. La diligence raisonnable est donc essentielle, mais souvent limitée dans le cas des SPACs.

Le manque de due diligence (vérification approfondie) est un autre risque majeur associé aux SPACs. Contrairement aux introductions en bourse traditionnelles, les SPACs n'ont pas besoin de divulguer autant d'informations sur l'entreprise cible avant l'acquisition, ce qui rend plus difficile pour les investisseurs d'évaluer correctement les perspectives de l'entreprise et de prendre des décisions d'investissement éclairées. On constate également parfois un conflit d'intérêts entre les promoteurs de la SPAC et les investisseurs, ce qui peut conduire à des acquisitions à des prix excessifs.

Des exemples de SPACs dont la performance post-fusion a été décevante ne manquent pas, mettant en lumière les risques de ce type d'investissement. En 2020, l'entreprise de véhicules électriques Nikola Corporation a fusionné avec une SPAC, valorisant l'entreprise à plus de 30 milliards de dollars. Cependant, le cours de l'action a chuté de manière spectaculaire après que des allégations de fraude ont été formulées contre l'entreprise, causant des pertes considérables pour les investisseurs particuliers qui avaient investi dans la SPAC ou dans Nikola après la fusion. Les investisseurs particuliers furent les premières victimes de ce fiasco retentissant.

Le rôle de l'asymétrie d'informations et son impact sur les petits porteurs

L'asymétrie d'informations joue un rôle crucial dans les introductions en bourse, créant un désavantage significatif pour les petits porteurs. Les initiés (dirigeants, employés, premiers investisseurs, et banques d'investissement) ont souvent une bien meilleure compréhension des perspectives de l'entreprise que les investisseurs externes, grâce à leur accès privilégié aux informations non publiques et à leur connaissance approfondie des opérations et des défis de l'entreprise. Cet avantage informationnel peut leur permettre de réaliser des profits au détriment des petits porteurs, qui doivent se baser sur des informations limitées et potentiellement biaisées.

Les initiés peuvent disposer d'informations non publiques sur les performances financières de l'entreprise, les contrats importants, les développements de produits, les litiges en cours, et les risques potentiels, qui ne sont pas encore disponibles pour le public. Ils peuvent utiliser ces informations pour prendre des décisions d'investissement éclairées, en achetant ou en vendant des actions avant que ces informations ne soient divulguées au public, ce qui peut leur permettre de réaliser des profits importants. Les investisseurs externes, quant à eux, doivent se baser sur des informations limitées et potentiellement biaisées, ce qui rend plus difficile la prise de décisions d'investissement éclairées. C'est un réel problème pour l'investisseur individuel, qui se retrouve souvent désavantagé.

Par ailleurs, les incitations des initiés peuvent parfois entrer en conflit avec les intérêts des actionnaires minoritaires. Par exemple, les dirigeants peuvent être incités à gonfler les performances de l'entreprise avant l'introduction en bourse pour maximiser la valeur de leurs options d'achat d'actions ou pour vendre leurs actions à un prix plus élevé. Après l'introduction en bourse, ils peuvent être moins motivés à maximiser la valeur de l'action à long terme, ce qui peut nuire aux actionnaires minoritaires. Ces enjeux sont souvent difficiles à déceler pour les petits porteurs, qui doivent être conscients de ce risque potentiel.

  • L'exemple de Beyond Meat : Introduction en bourse en 2019 avec une forte demande et une valorisation élevée, mais volatilité importante par la suite et performances décevantes à long terme.
  • L'offre de Palantir via cotation directe au lieu d'IPO traditionnelle : une approche différente avec ses propres risques et avantages, permettant aux actionnaires existants de vendre leurs actions directement au public sans lever de nouveaux capitaux.
  • La faillite d'entreprises issues de SPACs, comme Lordstown Motors, mettant en lumière le risque de valorisations excessives, de manque de due diligence, et de modèles économiques non viables.
  • Le cas de Deliveroo à Londres en 2021: Une introduction en bourse ratée avec une forte baisse du cours de l'action dès les premiers jours de cotation, illustrant les risques de valorisation excessive et de manque de confiance des investisseurs.

Comment atténuer les risques et protéger son épargne : conseils aux petits porteurs

Bien que les introductions en bourse comportent des risques significatifs, il est possible de les atténuer en adoptant une approche prudente, éclairée et disciplinée. Les petits porteurs peuvent prendre plusieurs mesures concrètes pour se protéger et maximiser leurs chances de succès, tout en minimisant le risque de perdre leur épargne. La première étape consiste à faire sa propre analyse approfondie et à ne pas suivre aveuglément les recommandations des analystes ou les "buzz" sur les réseaux sociaux.

Faire sa propre analyse approfondie et ne pas suivre aveuglément les recommandations

Il est essentiel de lire attentivement le prospectus d'introduction en bourse et de se concentrer sur les sections relatives aux risques, qui décrivent les défis et les incertitudes auxquels l'entreprise est confrontée. Le prospectus contient des informations importantes sur l'entreprise, ses activités, ses performances financières, sa situation concurrentielle, et ses perspectives de croissance. Il est important de lire ce document attentivement et de se concentrer sur les sections qui décrivent les risques associés à l'investissement dans l'entreprise, même si elles peuvent être techniques et difficiles à comprendre. Ne pas lire ce document revient à conduire les yeux fermés, en ignorant les dangers potentiels sur la route.

Il est également important d'analyser les fondamentaux de l'entreprise, même si cela peut être difficile pour un investisseur non professionnel. Il faut évaluer le modèle économique de l'entreprise (comment elle gagne de l'argent), sa position concurrentielle (quels sont ses concurrents et comment elle se différencie), ses perspectives de croissance (dans quel marché elle opère et comment ce marché évolue), et sa santé financière (est-elle rentable et a-t-elle une dette gérable). Il existe de nombreuses ressources disponibles en ligne et dans les bibliothèques qui peuvent aider les investisseurs à analyser les fondamentaux d'une entreprise, comme les sites web d'information financière, les rapports d'analystes, et les livres sur l'investissement. De plus, les investisseurs peuvent consulter les rapports annuels et trimestriels de l'entreprise pour obtenir des informations plus détaillées sur ses performances financières et ses perspectives d'avenir.

Enfin, il est important de se méfier des "buzz" et des recommandations unilatérales, qui peuvent être biaisées ou basées sur des informations incomplètes. Ne pas suivre aveuglément les recommandations des analystes financiers, les "buzz" sur les réseaux sociaux, ou les conseils d'amis ou de membres de la famille, sans faire sa propre analyse et sans comprendre les risques impliqués. Ces recommandations peuvent être influencées par des conflits d'intérêts ou basées sur des informations incomplètes ou erronées. Il est important de faire sa propre analyse et de prendre des décisions d'investissement éclairées, en se basant sur des informations fiables et sur une compréhension approfondie des risques. Il faut garder un esprit critique et ne pas se laisser emporter par l'euphorie ambiante.

Diversifier son portefeuille et ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier

La diversification est une stratégie essentielle pour atténuer les risques en matière d'investissement, en particulier lorsqu'il s'agit d'investir dans des IPO, qui sont intrinsèquement plus risquées que les actions de sociétés établies. Il est conseillé de ne pas allouer une part trop importante de son portefeuille aux IPOs, en raison de leur risque élevé et de leur volatilité potentielle. Une règle générale consiste à ne pas investir plus de 5 % de son portefeuille dans une seule IPO, et à ne pas dépasser 10 % de son portefeuille total dans les IPOs. Diversifier permet de minimiser les pertes potentielles si une IPO ne performe pas comme prévu, et d'augmenter les chances de succès à long terme.

Il faut insister sur l'importance de diversifier son portefeuille en investissant dans différentes classes d'actifs (actions, obligations, immobilier, matières premières), secteurs d'activité (technologie, santé, finance, énergie, consommation), et régions géographiques (États-Unis, Europe, Asie, Amérique latine). La diversification permet de réduire le risque global du portefeuille et d'augmenter les chances de succès à long terme, en compensant les pertes potentielles dans certains investissements par les gains réalisés dans d'autres. Les classes d'actifs ont des performances différentes selon les cycles économiques, les secteurs d'activité sont influencés par des facteurs spécifiques, et les régions géographiques sont soumises à des risques politiques et économiques différents. La diversification permet de réduire l'impact de ces facteurs sur le portefeuille et d'obtenir des rendements plus stables à long terme.

  • 20 % : La proportion approximative des IPOs qui surperforment le marché (mesuré par un indice boursier comme le S&P 500) dans les trois premières années suivant leur introduction en bourse.
  • 3 à 5 ans : La période typique pendant laquelle les entreprises introduites en bourse sont plus volatiles et plus susceptibles de sous-performer le marché.
  • 80 % : Le pourcentage estimé des actions d'IPO qui sous-performent par rapport au marché (mesuré par un indice boursier comme le S&P 500) dans les trois ans suivant leur introduction en bourse.
  • 10 %: Le pourcentage maximal recommandé d'un portefeuille à allouer à des investissements en IPO, compte tenu de leur niveau de risque élevé.
  • 0,5 % à 1 %: Le pourcentage du capital total qu'un investisseur individuel devrait consacrer à une seule introduction en bourse.

Définir une stratégie de sortie claire et s'y tenir, en protégeant son capital

Avant d'investir dans une IPO, il est important de définir une stratégie de sortie claire, en déterminant à l'avance les conditions dans lesquelles vous vendrez vos actions, que ce soit pour encaisser des profits ou pour limiter vos pertes. Cela implique de fixer des objectifs de profit et des seuils de perte clairs, et de s'y tenir rigoureusement, en évitant de se laisser emporter par l'émotion ou par les fluctuations du marché. Il faut se fixer un objectif de profit (par exemple, un certain pourcentage de gain par rapport au prix d'achat) et un seuil de perte (par exemple, un certain pourcentage de perte maximal toléré) pour chaque investissement, et s'engager à vendre ses actions lorsque ces objectifs ou ces seuils sont atteints.

Les ordres stop-loss peuvent être utilisés pour limiter ses pertes en cas de baisse du cours de l'action. Un ordre stop-loss est un ordre de vente qui est déclenché automatiquement lorsque le cours de l'action atteint un certain niveau (le niveau de stop-loss). Cela permet de protéger son capital en limitant les pertes potentielles, en vendant ses actions avant qu'elles ne perdent trop de valeur. Il est important de choisir un niveau de stop-loss approprié, qui tienne compte de la volatilité de l'action et de sa tolérance au risque. C'est un outil essentiel pour l'investisseur particulier, qui permet de gérer ses risques de manière automatique et de protéger son capital contre les baisses imprévues du marché.

Adopter une perspective à long terme et éviter la spéculation à court terme

Il est conseillé d'éviter la spéculation à court terme sur les IPOs et d'adopter une perspective à long terme, en investissant dans des entreprises qui ont un potentiel de croissance durable et qui peuvent créer de la valeur à long terme. Les introductions en bourse peuvent être volatiles à court terme, avec des fluctuations de prix importantes, mais certaines entreprises ont un potentiel de croissance durable à long terme, grâce à leur modèle économique innovant, leur position concurrentielle forte, ou leur marché en pleine expansion. Les investisseurs doivent se concentrer sur les entreprises ayant un potentiel de croissance durable, et être prêts à conserver leurs actions pendant plusieurs années, voire plusieurs décennies, pour profiter de leur croissance à long terme.

Il faut privilégier les entreprises dont le modèle économique est compris, dont on peut évaluer les perspectives de croissance avec une certaine confiance, et dont la direction est compétente et intègre. Éviter d'investir dans des entreprises dont on ne comprend pas le modèle économique, dont on ne peut pas évaluer les perspectives de croissance, ou dont la direction est opaque ou peu fiable. Une approche prudente et axée sur le long terme permet de limiter les risques et d'augmenter les chances de succès à long terme.

Être conscient des coûts cachés et des frais de courtage

Lorsque vous investissez dans une IPO, il est crucial d'être conscient des coûts cachés et des frais de courtage qui peuvent réduire vos rendements. Parmi ces coûts, les frais de courtage représentent une dépense à ne pas négliger, car ils peuvent varier considérablement d'un courtier à l'autre. Il est donc important de comparer les frais de courtage proposés par différents courtiers avant de prendre une décision, en tenant compte non seulement des frais de transaction (achat et vente), mais aussi des frais de tenue de compte, des frais d'inactivité, et des autres frais potentiels.

De plus, les taxes sur les plus-values réalisées lors de la revente de vos actions peuvent également impacter vos gains, en réduisant le montant net que vous recevrez après la vente. Il est donc essentiel de vous informer sur la fiscalité applicable aux plus-values boursières dans votre pays de résidence, en tenant compte du taux d'imposition, des abattements fiscaux, et des autres règles fiscales applicables. Ces informations peuvent vous aider à mieux évaluer le rendement net de votre investissement dans une IPO et à prendre des décisions éclairées.

Utiliser des ressources externes pour s'éduquer et se tenir informé

Pour investir de manière éclairée et responsable dans les IPOs, il est primordial de s'éduquer en utilisant des ressources externes fiables et de se tenir informé des dernières tendances et des évolutions du marché. Les sites web d'information financière reconnus, comme Les Echos, Le Figaro Bourse, ou Boursorama, sont d'excellentes sources pour suivre l'actualité des marchés financiers et des introductions en bourse. Ils vous permettent de rester informé des dernières tendances, des opportunités d'investissement, et des risques potentiels.

Par ailleurs, suivre des formations en investissement, proposées par des organismes de formation reconnus ou par des courtiers en ligne, peut vous aider à mieux comprendre les marchés financiers et les risques associés aux IPOs. Ces formations vous fournissent les outils et les connaissances nécessaires pour analyser les entreprises, évaluer leur potentiel de croissance, gérer vos risques, et prendre des décisions d'investissement éclairées. Ne pas hésiter à se former et à approfondir ses connaissances avant d'investir dans une IPO.

  • Le rôle des banques d'investissement (Goldman Sachs, JP Morgan, Morgan Stanley) : Souscription, stabilisation du cours, conflits d'intérêts potentiels.
  • L'importance de l'équipe de direction (PDG, directeur financier, directeur technique) : Leur expérience, leur vision stratégique, leur historique de succès et d'échecs.
  • Comparer les indicateurs clés (chiffre d'affaires, rentabilité, croissance, part de marché) avec ceux des concurrents pour évaluer la performance relative de l'entreprise.

Les introductions en bourse peuvent être volatiles à court terme, avec des fluctuations de prix importantes qui peuvent atteindre 20 % ou plus en une seule journée. Par exemple, en 2019, l'action Uber a chuté de plus de 7 % lors de sa première journée de négociation, et a continué à sous-performer le marché pendant plusieurs mois, illustrant la volatilité potentielle des IPOs. Investir une somme modérée au départ, et augmenter progressivement sa position au fur et à mesure que l'entreprise démontre sa capacité à croître et à générer des profits, peut être une stratégie plus prudente.

La période de lock-up, qui empêche les initiés de vendre leurs actions pendant une période donnée, peut avoir un impact significatif sur le cours de l'action. Lorsque cette période expire, les initiés peuvent être tentés de vendre leurs actions pour encaisser leurs gains, ce qui peut entraîner une baisse importante du prix. Par exemple, lorsque la période de lock-up de Facebook a expiré en 2012, le cours de l'action a chuté de manière significative, causant des pertes importantes pour les investisseurs qui avaient acheté l'action à un prix élevé. Il est donc important de suivre attentivement l'évolution de la période de lock-up et de se préparer à une potentielle baisse du cours de l'action à son expiration.